La situation du Chili est originale. C’est un pays qui, avant la France de 1981, avait tenté une expérience de transition socialiste démocratique, brutalement combattu par l’impérialisme jusqu’au coup d’état du 11 septembre 1973 organisé par la CIA et conduisant à l’assassinat du président socialiste Allende, comme de milliers de militants et intellectuels. Une terrible dictature à suivi pendant 20 ans, mettant en œuvre avec brutalité les diktats des «Chicago’s boys», puis un régime de droite qui a maintenu cette orientation capitaliste de la dictature contre les droits des travailleurs, avec un système de santé et de retraite totalement privé et individualisé, générant entre autres une pauvreté terrible des personnes âgées, le rêve du patronat en France…

Mais, alors que la France évoluait à droite dans les années 2000, la vie politique chilienne s’est orienté à gauche avec la victoire en 2006 de la socialiste Michelle Bachelet, battue par la droite en 2010 puis réélue en 2013 après un passage à l’ONU. Le Chili reste marqué par de profondes inégalités et un mouvement populaire historique bouscule tout en 2020 et conduit à une primaire à gauche mettant en avant une gauche radicale [1]. Le parti communiste qui accepte la primaire est derrière et le président Boric est élu.

Le bilan de sa présidence est mitigé. Il affirmait à son élection « Le néolibéralisme est né au Chili, c’est au Chili qu’il sera enterré », mais ce n’est pas si simple. L’échec du référendum sur la constitution pèse. Et en 2025, la nouvelle primaire de gauche pour désigner le candidat à la présidentielle voit la victoire large de la candidate communiste, une femme, Jeannette Jara [2]. Elle sera opposée à l’extrême-droite en novembre.

Un maire communiste Victor Jadue a joué un rôle important dans la place du parti communiste dans le débat public. Il publie ce texte sur l’enjeu idéologique du communisme dans les batailles électorales.