Contribution de Jonathan au débat sur le travail
Bonjour à toutes et tous, et tout d’abord, merci pour votre contron et votre engagement dans cette grande bataille, qui est celle, incarnée par notre Secrétaire national, du combat entre le capital et le travail, celle du retour des forces communistes auprès des forces productives et de leur renforcement.
Ne pouvant participer à cette rencontre, je me suis permis de vous écrire ces quelques mots pour vous présenter l’activité sur Vaulx-en-Velin, de la cellule inter entreprises, parce qu’elle me semble rentrer dans l’application concrète et des décisions nos deux derniers congrès, et de la ligne tracée par notre camarade Roussel, seul dirigeant français à porte la question de la classe travailleuse.
Tout d’abord, la cellule inter entreprises vaudaise est apparue lors de la campagne des législatives. En tractant, alors que le moral des troupes et de la population, suite à la dissolution était au plus bas, nous avons proposé aux travailleurs, des réunions d’échange, au sein de ce que nous avions nommé ‘’le comité des travailleurs ‘’.
Rapidement nous avons fidélisé quelques personnes. La première étape a été de produire ensemble un petit journal : le Bulletin des travailleurs de la Rize.
Ce journal, qui en est à son quatrième numéro, est l’outil permettant la valorisation des membres de la cellule, sous la forme d’articles divers, qu’ils coproduisent sur les sujets de leur choix. C’est donc également un outil de formation, qui permet d’aborder à chaque fois, en rapport au sujets traités, les positions du Parti ainsi que l’analyse politique ou économique de ceux-ci.
Petit à petit, la cellule grossit, elle a notamment permis d’être le fer de lance de solidarité concrète d’une association mahiraise, lors du cyclone Chido, mais aussi d’organiser projection de films au sujet du travail etc.
Une question demeure : pourquoi cellule INTER entreprises et pas seulement cellule d’entreprise ? Tout simplement, parce que sur Vaulx, la majorité des entreprises sont des PME, notamment sur la ZI de la Rize où je travaille également.
La PME est la structure encouragée après 1968, pour permettre deux choses principales :
– Une meilleure répartition de la marchandise en masquant la concentration monopolistique
– La casse de toute structuration ouvrière.
Aujourd’hui, une très large partie de la couche ouvrière est exploitée dans des PME, où la syndicalisation est quasi absente et où règne une forme de paternalisme patronal.
La PME c’est aussi la structure de base de construction du fascisme. C’est en son sein, alors qu’elle est soumise le plus à l’anarchie économique du capitalisme, que les ouvriers vont être mis en concurrence féroce. Notamment par l’utilisation massive de la sous traitance et de l’interim.
Ainsi, la PME encourage la division prolétarienne en identitarismes brûlants. Elle favorise les conflits interclasse ainsi que l’identification à des intérêts patronaux. Enfin, c’est un lieux d’exploitaiton féroce, qui empêche la structuration de classe et favorise les mises en danger des travailleurs.
N’oublions pas que la majeure partie des morts au travail sont des ouvriers et que l’écrasante majorité de ces derniers sont dans le BTP et la moyenne industrie.
La PME, et donc les Zones industrielles comme la Rize, sont des forteresses du capital ; parce que si cette production est éclatée en plusieurs centaines de milliers d’entreprises, elles sont toutes on fine, concentrées par quelques rares grands groupes; (266 entreprises concentrent la totalité du tissus productif français et dont 50% de ces dernières sont des capitaux étrangers -usa majoritairement- INSEE 2022)
Construire des cellules INTER entreprises, c’est donc aujourd’hui s’implanter dans ces boîtes, en évitant la répression patronale.
C’est arracher au RN, un vote ouvrier abandonné, c’est construire du commun, en faisant exploser les identitarismes et les préjugés, par l’unité de classe, en se politisant sur la question du travail.
C’est enfin construire à terme les bases d’un Parti implanté dans les masses et la démonstration que si on peut le faire là, alors que rien ne s’y prête, c’est qu’on peut le faire là où ça s’y prête le plus, dans les grandes entreprises, là où la culture syndicale est forte et où le Parti puisse participer à la syndicalisation des travailleurs, mais aussi à leur valorisation et émancipation.
En avançant, et en essayant ensemble, de travailler sur ces chemins nouveaux, peut-être pourrons-nous renverser la table et construire une véritable hégémonie politique.
Bien évidemment, si certains le souhaitent, nous serons heureux d’échanger sur ce sujet. Je tiens à préciser que cette action a permis de mettre en marche une deuxième cellule inter entreprises sur Lyon 3eme. Au centre Westfield, et dirigée par Hugo Patoureau qui fait un travail courageux et important et dont vous pourrez retrouver les publications Instagram sur ‘’jebossealapartdieu’’, comme sur le nôtre ‘’lebtr69’’.
Je tiens enfin à remercier l’engagement de Serges Truscello, responsable de la commission entreprises fédérale, qui nous permet d’avancer ensemble, dans cette décision de congrès. Merci à toutes et tous.
Bonne continuation pour cette rencontre. Fraternellement, Jonathan.
Mon édito dans le Bulletin des travailleurs de la Rize :
Destruction de notre industrie, licenciements massifs, baisse du salaire des apprentis, augmentation des cadences, allongement du temps de départ en retraite, coupes budgétaires, misère qui augmente, guerre, colonialisme, massacres, génocide… C’est le monde du capitalisme.
Ce monde là n’existe que par la concurrence d’une poignée de monopoles industriels et financiers, dans un seul intérêt : le bénéfice net, la marge maximale toujours plus haute, générée par l’exploitation des travailleurs de tous les pays.
Divertissant les masses exploitées avec des sujets sans cesses plus farfelus les uns que les autres, exprimant son mépris et son racisme à longueur de journée, la propagande au service du grand Patronat empêche par tous les moyens la seule menace pour leur intérêts : l’Unité des travailleurs par la base.
L’unité de classe est la base nécessaire pour résister et conquérir collectivement des droits nouveaux ; c’est aussi et surtout le moyen de renverser l’ordre établi bourgeois et construire nous-mêmes, un monde nouveau. Un monde débarrassé de l’exploitation capitaliste, du colonialisme, des guerres impérialistes et des génocides. Un monde du possible à la place d’un monde de l’impossible.
Contrairement à l’idée abstraite d’une unité électorale, prônée par la social-démocratie populiste (cf. “élisez moi et vous ne ferez plus jamais grève!”), l’Unité pour tout communiste, c’est le résultat, l’expression de notre prise de conscience de classe et de notre structuration collective. Parce qu’elle implique le débat, la formation, l’organisation et l’expérience concrète, l’Unité est le degré le plus haut de la radicalité politique de notre classe.
Expression de la compréhension collective de nos intérêts de classe, l’Unité est un combat de chaque instant, qui se construit par l’action militante de terrain, auprès des travailleurs non structurés et au service de l’ensemble des masses.
Comme la jeune pousse nécessite un tuteur pour grandir et porter ses fruits, l’Unité a besoin d’une structure solide pour croître et se réaliser. Cette structure, nous l’appelons Parti. C’est en son sein que s’organise, se forme, se mesure, s’expérimente notre classe ; et c’est parce que l’ensemble de ces conditions se réalisent en son sein, que le Parti est l’expression matérielle de l’Unité de classe.
Quand la conscience des travailleurs est faible, le Parti est faible aussi.
Quand le Parti la renforce, elle renforce notre classe qui renforce le Parti en retour. Et en se renforçant, le Parti construit l’Unité de classe, qui ouvre la voie d’un possible.
Le Parti est alors notre bien commun, et le renforcer, c’est nous renforcer nous-mêmes en se donnant les moyens concrets de construire ensemble un monde débarrassé de l’exploitation de l’Homme par l’Homme; de la domination de l’Homme sur l’Homme ; de l’effroyable lutte de l’Homme contre l’Homme.
Renforcer le Parti, c’est construire notre Unité ; c’est projeter ensemble sur le monde un regard nouveau.
Renforcer le Parti, c’est construire le Socialisme.