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11es rencontres internationalistes de Vénissieux

Congo : Une guerre oubliée imposée par les USA pour l’accès à nos ressources minières

Intervention de Deo Tand Muzinga, représentant en France du Parti Communiste du Congo
Samedi 7 décembre 2024 — Dernier ajout dimanche 8 décembre 2024

Troisième séance des rencontres internationalistes de Vénissieux, intitulée « l’immigration, le monde, la paix » avec trois séquences, l’immigration vue du sud, l’immigration vue de l’économie, et l’immigration vue de France, avec une introduction de Pierre-Alain Millet, adjoint communiste au maire de Vénissieux, qui évoque l’histoire des liens entre l’Algérie et la France, de l’indépendance aux tensions avec Macron, dans le cadre général des relations entre communistes et nationalistes dans les luttes d’indépendance, Deo Tenda Muzinga, représentant en France du Parti Communiste du Congo, qui rappelle la violente guerre du Congo, guerre initié par l’impérialisme dans un pays aux ressources minières stratégiques pour les industries technologiques, guerre si scandaleusement ignorée par nos médias, Horia Sihi, écrivaine algérienne et militante communiste, qui a connu le développement algérien permis par l’indépendance, puis la décennie noire de la guerre civile, puis la lutte des sans-papiers en France, Issam Othman, du parti communiste du Soudan, qui évoque la longue succession de dictatures et de révolutions avec encore une guerre oubliée depuis 2023 : 250 000 morts, 12 millions de déplacés. Jean-Claude Delaunay, économiste communiste vivant depuis longtemps en Chine qui répond en visio à des questions sur le lien entre développement et immigration en comparant la Chine et l’Afrique, Gérard Ré, responsable national de la CGT pour les luttes des sans-papiers, qui rappelle l’histoire des luttes pour les droits des travailleurs sans-papiers, le rôle de la CGT, l’organisation de grèves cordonnées sur différents sites, les victoires avec des régularisations de grévistes. Il montre que s’attaquer aux droits des travailleurs sans-papiers, c’est s’attaquer à l’égalité des droits, donc à l’ensemble du monde du travail, et donc que défendre les droits au travail des sans-papiers, c’est défendre le droit du travail pour tous.

Des témoignages Vénissians contribuaient à un riche débat, Mohamed-Halifa Laith jeune comorien engagé en France, Samir Toumi, dont le grand-père algérien est arrivé en France au début du 19e siècle, et Zekiri Gambo, burkinabé qui a connu des années de galère comme sans-papiers, avant de construire sa situation professionnelle régularisée, fier de l’histoire de son pays. Notre camarade Ghassane Koumiya, de la voie ouvrière démocratique du Maroc, qui n’a pu participé aux rencontres, nous a transmis une contribution en vidéo.

Patricia Tejas, responsable nationale à l’immigration du PCF, a conclu la soirée en rappelant le cadre juridique de l’immigration, des définitions internationales aux batailles pour le droit de l’accueil, après le débat sur les causes du développement du racisme et de l’extrême-droite et l’enjeu d’une bataille qui parte des situations concrètes vécues par les milieux populaires dans la concurrence pour l’emploi, le logement, les droits.

La séance, présidée par Pierre-Alain Millet, s’est conclu avec deux vidéos de nos camarades autrichiens (Josef Meszlenyi du KPO), et allemand (Renate Kopep, du DKP) puis par un message vidéo aux rencontres de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Comme l’a écrit notre camarade danielle de Gironde, ces rencontres du sud ou de France, du Soudan, du Congo, du Burkinabé, d’Algérie, du Maroc, de Chine, dans un environnement médiatique où les mensonges sont permanents, ouvrent les yeux, les oreilles et le cœur ! Les jeunes qui témoignent comment ils sont arrivés ou comment leurs familles sont arrivées à Vénissieux et accueillies, soignées, allés à l’école et prenant aujourd’hui toute leur place de citoyens, confortent dans le rôle et la place des communistes dans leur ville, leur entreprise, dans toute la société.

Intervention de Deo Tand Muzinga, représentant en France du Parti Communiste du Congo

RI2024 Déo compressé

La Situation en République Démocratique du Congo

La République Démocratique du Congo (RDC) est victime d’une guerre d’agression qui dure depuis 30 ans. Cette agression est orchestrée par des pays voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda, en complicité avec des puissances impérialistes internationales telles que les États-Unis, la Belgique, la France, et l’Angleterre.

Une Guerre Économique

Cette guerre est également économique, car la RDC possède des minerais stratégiques dans son sous-sol. Ces minerais, essentiels pour les industries technologiques et militaires, intéressent les multinationales. Parmi ces minerais, certains sont utilisés dans la fabrication de téléphones portables, d’ordinateurs, et de missiles de longue portée. La RDC détient 80 % des réserves mondiales de ces minerais, connus sous le nom de « contents ».

Ces minerais, on les trouve dans deux pays du monde, en Australie et en République démocratique du Congo où il y a 80% de la Réserve mondiale. Certaines multinationales américaines, pour pouvoir exploiter ces minerais, préfèrent utiliser les pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda qui créent des groupes armés incontrôlés qui déstabilisent l’Est du Congo.

Les Conséquences de la Guerre

Depuis le début de cette guerre, plus de 18 millions de Congolais ont perdu la vie. Malgré cela, cette situation passe inaperçue en Occident, où les médias en parlent peu. Le Parti Communiste Congolais (PCC) travaille à sensibiliser la population congolaise à résister contre le système impérialiste imposé en RDC.

Les Actions du Parti Communiste Congolais

Le PCC mène plusieurs campagnes pour organiser la résistance contre cette agression. Il encourage les jeunes à s’engager aux côtés de l’armée pour lutter contre les groupes armés soutenus par les pays voisins et les puissances impérialistes. Le PCC dénonce également l’existence de bases militaires clandestines américaines au Rwanda et en Ouganda, utilisées pour déstabiliser les pays de l’Afrique centrale, un peu comme ce qui se passe contre la Russie, une guerre d’agression que nous impose les États-Unis d’Amérique en complicité avec certains pays européens.

L’Embargo et ses Conséquences

La RDC, victime d’agression, a été soumise à un embargo sur l’achat d’armes, imposé par les États-Unis et certains pays européens comme la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, et l’Allemagne. Cet embargo affaiblit l’armée congolaise, qui ne peut pas se battre seule contre tous ces pays. Les autorités sont donc obligées de faire appel à des jeunes volontaires pour résister à cette agression.

La Campagne contre l’Ignorance

Le PCC mène également une campagne contre l’ignorance, considérée comme une véritable maladie en RDC. Le peuple congolais est souvent ignorant de son histoire, de sa technologie, de sa culture, et de sa vie spirituelle. Dans le pays, les gens naviguent dans l’obscurité totale. Cette ignorance est aggravée par l’incapacité des politiciens congolais à distinguer l’accessoire de l’essentiel, donc la contradiction secondaire et la contradiction principale.

Les Problèmes Économiques et Sociaux

Même si la République démocratique du Congo est un pays francophone, nous parlons français, la guerre a ralenti l’économie du pays, entraînant des problèmes de paiement des salaires des fonctionnaires et des militaires, alors que ce sont ces derniers qui sont censés défendre l’intégrité territoriale de la RDC.

L’Adhésion à la Doctrine Marxiste

Suite à la campagne du PCC, plusieurs formations politiques ont adhéré à la doctrine marxiste. Des accords ont été signés au niveau national et international avec d’autres partis politiques et mouvements progressistes. Plusieurs chefs de partis politiques demandent la formation d’une alliance pour étudier la possibilité d’un gouvernement socialiste en RDC, estimant que seul un tel gouvernement pourrait aider le pays à s’en sortir.

La Lutte contre le Tribalisme

Le PCC mène également une campagne contre le tribalisme, un problème majeur dans un pays comptant plus de 460 ethnies. Les impérialistes profitent de ces divisions pour déstabiliser le pays.

La Levée des Blocus

Le PCC appelle à la levée des blocus et sanctions imposés par les États-Unis contre Cuba, le Venezuela, et la Corée du Nord, considérant ces blocus comme une violation des droits humains. La RDC a également souffert de ces blocus, notamment un embargo sur l’achat d’armes, malgré l’agression armée dont elle est victime, embargo qui a été levé, puis récemment remis parce que les gouvernements actuels de la RDC ont signé des accords avec la Chine.

Les Accords avec la Chine et la Russie

Récemment, les États-Unis ont imposé des sanctions aux pays africains signant des accords avec la Russie, limitant ainsi leur souveraineté. Des pays comme le Niger, le Mali, et le Burkina Faso ont décidé de signer des accords avec la Russie et la Chine pour se prendre en charge. Les États-Unis ont fait voter une loi au mois d’avril 2023 qui interdit aux pays africains de signer des accords avec la Russie comme si nous n’étions pas des pays indépendants et que nous ne pouvions que dépendre des États-Unis. Tout pays africain qui signe des accords avec la Russie sera sanctionné par les États-Unis.

La Campagne pour le Retour des Reliques de Patrice Lumumba

Le PCC mène également une campagne politique, diplomatique, médiatique, et juridique pour le retour des reliques de Patrice Lumumba. Cet événement a même conduit le roi de Belgique à se rendre au Congo pour cette occasion.

Conclusion

L’immigration est liée à la paix, et la paix est menacée par les guerres imposées par les impérialistes. Sans paix, les conséquences pousseront de nombreux citoyens congolais et africains à immigrer pour trouver refuge ailleurs.

réponse à la question sur les difficultés de mobilisation

Je voulais réagir par rapport à la mobilisation concernant les rapports de force. Depuis plusieurs années déjà, on observe une certaine résignation au sein de la population française. À mon humble avis, je pense que c’est lié à la crise financière de 2008 et puis par la suite la baisse du pouvoir d’achat. C’est ce qui fait qu’on observe vraiment une certaine résignation concernant la capacité à mobiliser du monde pour les luttes que nous organisons.

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